Ce matin là, après une bonne nuit de sommeil, je me réveille avec cette pensée très vive: "Ne vas pas là-bas sinon tu es fichue" Je l'ai reçue comme une aide et un conseil sérieux. Avec conviction, je décide alors de me lever, de quitter l'hôpital après avis des médecins, de poursuivre ma route, de reprendre ma vie en main.

Les amis, les proches me soutiennent mais je constate que ce réconfort est éphémère. Il me semble inévitable de comprendre mon histoire, de la revisiter avec l'aide d'un spécialiste, que je puisse enfin saisir ce qui me fait si mal et fait obstacle à mon épanouissement. Cette force, je la trouve en moi malgré tout. Je reste déterminée parce que j'ai décidé d'être heureuse. Pendant cinq ans, je réussis à mettre des mots sur mes souffrances ainsi qu'à me reconstruire bien qu'il fut très douloureux pour moi entre chaque séance lorsque tout revient à la conscience. Cela a été une vraie épreuve à traverser. Je sens avec le temps une énergie naissante. Je repère des signes dans ma vie. Au fur et à mesure, je prends conscience de cette aide sans pour autant en connaître l'auteur. Mes choix professionnels et privés m'apportent satisfaction et j'acquiers avec le temps une certaine confiance. Je réalise que ce long travail de reconstruction intérieure était vital pour mon avenir. J'ai vécu cette période par un combat difficile, jalonnée de larmes, de colère, mais dans l'espoir de jours meilleurs. Je désirais vivre et connaître le bonheur.

Au printemps 2006, je me rends au sanctuaire de Lourdes. Je fais la connaissance d'une communauté religieuse qui m'offre l'hospitalité pendant six jours. Je viens dans cette région pour la première fois et seule. Je dois dire que ma surprise est de taille. J'observe cette foule priante à la grotte. Je m'installe pour me recueillir et dire quelques mots à Notre Dame de Lourdes.

1-Sanctuaire de Lourdes 2-L'esplanade 3-Vierge couronnée PAGE N 1

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Il y a si longtemps que je n'ai pas pris part à la messe du Dimanche. Mes souvenirs d'enfance sont assez agréables. J'allais à l'église avec ma mère et mes soeurs, j'aimais retrouver mes copines de la chorale et chanter. J'ai été baptisée petite fille avec le nom de "Marie"J'ai poursuivi en suivant le catéchisme, j'ai vécu ma première communion et terminé par ma confirmation quelques années plus tard. Lorsque j'ai quitté mon village pour aller étudier à Paris, tout est resté en suspend.

1-Le baptême 2-La communion 3-La confirmation

1-Le baptême 2-La communion 3-La confirmation

1-Le baptême 2-La communion 3-La confirmation

1-Le baptême 2-La communion 3-La confirmation

Message de Lourdes

Je suis sensible au parcours de Bernadette Soubirous et particulièrement au message qu'elle a reçu. Rappelons nous, ce 11 Février 1858, elle se rend utile auprès des siens. Elle quitte le cachot, la demeure familiale du moment avec sa soeur, Toinette et une amie, Jeanne. Elles se dirigent là où il est possible de trouver du bois. Elles arrivent sur un terrain humide et assez sombre, non loin du Gave. A cet endroit se trouve une grotte appelée la " tute aux cochons". Elles repèrent des branches et brindilles mais pour les atteindre, il faut traverser le canal et à cette saison l'eau est glaciale. Bernadette qui souffre d'asthme restera face à cette grotte alors que ses compagnes vont sur l'autre rive afin de remplir leur panier.

Soudain Bernadette sentant comme un coup de vent se retourne, lève la tête et voit une demoiselle vêtue de blanc avec une ceinture bleue et une rose jaune sur chaque pied. Celle-ci l'invite à revenir pendant quinze jours: "Voulez vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours." Imaginons un peu, cette toute jeune fille ne sait pas qui est cette demoiselle qui lui apparaît et lui parle alors que ses camarades disent n'avoir rien remarqué. Pourtant elle se rend à nouveau à la grotte comme il lui a été demandé le 18 Février (seconde apparition). Elle fait confiance, elle réalise qu'elle est respectée et aimée par cette personne qu'elle nomme "Aquéro" (cela). Bernadette peut elle garder tout cela dans son coeur? Il serait facile de douter dans de pareilles circonstances. Pas du tout. Elle vit une relation toute particulière avec Aquéro, des paroles et gestes telle une catéchèse.

Elle devient la messagère, à la treizième apparition Aquéro lui confie une mission: "Allez voir le prêtre, demandez à ce qu'on bâtisse une chapelle et qu'on y vienne en procession" puis à la seizième apparition: "Que soy era immaculada counceptiou": Je suis l' Immaculée Conception. Bernadette transmet mot pour mot à l'abbé Peyramale sans vraiment savoir ce que cela signifie. Il est saisi par le contenu du message. Il comprend sur l'instant même qu'il s'agit de la Mère de Dieu. Déjà lors de la neuvième apparition Bernadette étonne, surprend par les gestes qu'elle effectue à genoux le regard en direction de la Vierge Marie. Sa gestuelle parait même absurde, choquante, pourtant elle reste attentive et répond à la Dame qui lui dit de creuser au pied de la roche: "Venez boire à la source et vous y laver" Elle retire une épaisseur de boue jusqu'au moment où elle aperçoit effectivement une eau qui devient de plus en plus limpide, une source qui jusqu'à ce jour n'était pas connue. De nouveau ce jour là, la foule qui l'accompagne ne retient pas son étonnement.

1- Le Cachot 2- Première apparition(11/02/1858) 3- Le Cierge 4- La Source

1- Le Cachot 2- Première apparition(11/02/1858) 3- Le Cierge 4- La Source

1- Le Cachot 2- Première apparition(11/02/1858) 3- Le Cierge 4- La Source

1- Le Cachot 2- Première apparition(11/02/1858) 3- Le Cierge 4- La Source

1- Le Cachot 2- Première apparition(11/02/1858) 3- Le Cierge 4- La Source

Signification biblique

Marie veut nous conduire à la source, c'est à dire à Dieu, source vivifiante, généreuse et inépuisable. Lorsque Jésus dit: "Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif mais qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif : l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'où jaillira la vie éternelle"(Jn 4,14-16). Nous ne sommes absolument pas dans l'extraordinaire, cela va bien au delà. Seul le temps d'une enquête poussée et fructueuse aura raison de la vérité, de plus s'ajoutent aux apparitions des faits surnaturels. Des foules des villages et régions voisines affluent jusqu'à la grotte. Des malades souffrant de maux nombreux, d'infirmités diverses voire de maladies incurables retrouvent la santé. Une personne ayant plongé son bras dans l'eau de cette source réalise que celui-ci retrouve toute sa souplesse.

Les malades

Cette expérience n'est pas de tout repos pour Bernadette. Elle subit des interrogatoires, est suivie par des médecins afin de cerner sa personnalité. Pendant ces auditions, elle reste imperturbable. Elle raconte cette merveilleuse rencontre sans y ajouter, sans en retirer quoi que ce soit, bien que les autorités tentent de la déstabiliser et lui faire dire ce qu'elle n'a pas dit. Elle s'exprime avec clarté et justesse dans son rapport, ne laissant quiconque changer l'authenticité du message. Et de toute évidence l'abbé Peyramale et l'évêque, Monseigneur Laurence reconnaissent le bon sens et l'aplomb de la jeune fille qui ne se met pas en avant, montre une certaine humilité. Elle ne fait que répondre aux questions qui lui sont adressées et ajoute même: "Je suis chargée de vous le dire et non de vous le faire croire " Pendant quatre années la commission d'enquête est à l'oeuvre. L'authenticité du message de la très Sainte Vierge Marie à Bernadette ainsi que le caractère divin des guérisons sont reconnus par un amendement de l'évêque du diocèse en 1862.

Le Seigneur ne cesse de nous tendre la main, de nous adresser des signes, qu'ils soient déterminants comme les apparItions vécues par Bernadette ou le Message que lui transmet Marie. Tout simplement pour que nous revenions à lui et trouvions le bonheur!!!!C'est lui qui nous a créés

J'aimerais revenir au début de la création. Dieu créé par sa parole, c'est pourquoi a chaque étape Dieu dit :

"Qu'il y ait de la lumière."

"Qu'il y ait des poissons dans la mer et des oiseaux dans le ciel."

"Faisons l'homme à notre ressemblance."

La parole divine est à l'origine de l'histoire humaine. L'homme et la femme sont à l'image et à la ressemblance de Dieu et portent en eux l'empreinte divine. Ils peuvent entrer en dialogue avec le Créateur ou peuvent s'éloigner de lui, en le repoussant par le péché. Cette parole divine, efficace, créatrice et salvatrice est donc a l'origine de l'être et de l'histoire, de la création et de la rédemption. Le Seigneur vient à la rencontre de l'humanité. La voix divine est aussi celle de la parole écrite lorsque Moïse descend du sommet du mont Sinaï, tenant en main les deux tables de la loi, cette parole écrite est l'oeuvre de Dieu et l'écriture est bien celle de Dieu. Ex32,15-16

Après avoir, à maintes reprises, parlé jadis aux Pères par les prophètes, Dieu nous a parlé par le Fils. Cette parole divine entre dans le temps, prend un visage et assume une identité humaine. Le Christ est le verbe qui est avec Dieu, l'image du Dieu invisible mais il est aussi Jésus de Nazareth, celui qui nous révèle le Dieu que personne n'a jamais vu. Il est lui, le fils de Dieu. Ainsi la Parole de Dieu a sa maison dans le nouveau testament, c'est l'église.

Son Amour n'a pas de limite et quelle patience avec nous! Pour ma part, j'ai été longue à comprendre l'origine des nombreux signes que je recevais et c'est à Lourdes qu'il m'a conduite. Il ne peut pas faire mieux lorsqu'il dépose dans mon coeur le désir de connaître le sanctuaire. Je choisis un hébergement dans une communauté religieuse au Petit Couvent. Je suis profondément touchée par l'accueil chaleureux des soeurs, le cadre idéal pour vivre une retraite. Je m'y sens tellement bien que je souhaite revenir. Je garde contact avec la supérieure ainsi nous échangeons des courriers et je poursuis ma petite vie parisienne.

Désormais, c'est à Lourdes que je vis régulièrement mes retraites. Avec les soeurs, je participe aux laudes, aux temps d"Adoration du Saint Sacrement puis je profite des célébrations mariales. Je suis en permanence dans la découverte comme s'il ne me restait pas grand chose de mes années de catéchisme. Alors c'est avec joie que je visite la Basilique du Rosaire qui porte bien son nom. A l'intérieur les peintures murales représentent les Mystères de la Vie du Christ. C'est une vraie joie que de vivre l'Eucharistie, les Vêpres avec tous les pèlerins du monde entier. Quelle ferveur!!!Nous sommes tous en union avec Marie qui nous conduit à son fils et lui même à son Père.

La vie de jésus à travers les Mystères du Rosaire

La vie de jésus à travers les Mystères du Rosaire

La vie de jésus à travers les Mystères du Rosaire

La vie de jésus à travers les Mystères du Rosaire

La vie de jésus à travers les Mystères du Rosaire

La vie de jésus à travers les Mystères du Rosaire

La vie de jésus à travers les Mystères du Rosaire

La vie de jésus à travers les Mystères du Rosaire

La vie de jésus à travers les Mystères du Rosaire

La vie de jésus à travers les Mystères du Rosaire

La vie de jésus à travers les Mystères du Rosaire

La vie de jésus à travers les Mystères du Rosaire

La vie de jésus à travers les Mystères du Rosaire

La vie de jésus à travers les Mystères du Rosaire

La vie de jésus à travers les Mystères du Rosaire

Il est évident que je commence à savourer ces périodes de retrait de la vie active pour me recentrer sur la personne du Christ. Le fait d'être régulièrement au contact des soeurs et de les observer prier me donne l'envie de connaitre ce qu'elles vivent en dehors de la prière. Je souhaite en savoir davantage alors je demande aux jeunes soeurs si cela est possible de me raconter leur quotidien.

J'éprouve un manque , de retour à Paris. Mon exercice professionnel me plait parce que c'est un choix mais qui n'est pas suffisant pour me rendre heureuse. La vie de famille avec un mari et des enfants, je ne me sens absolument pas à la hauteur de la tâche. L'heureuse découverte de la vie religieuse fait naître en moi une profonde réflexion. Qu'as tu fais de ta vie? Es-tu pleinement heureuse? A quoi aspires tu? T'es tu réalisée pleinement? Es-tu passée à côté de quelque chose? Que te manque t-il pour être pleinement épanouie? Toutes ces questions se présentent à moi maintenant que je redécouvre la personne de Jésus et son évangile, que je vis à nouveau les sacrements, que je goûte au vrai silence.

Ma prochaine venue à Lourdes se réalise en Août 2007, pour un mois pendant mes vacances. Cette fois je vais vivre une nouvelle expérience comme "regardante" au petit couvent et suivre les soeurs à certains moments de la journée. Il s'agit d'aider au service repas, de vivre avec elles les moments de prière de la journée à la chapelle. J'ai la possibilité de les rencontrer tout en restant en dehors de leur vie communautaire. Leur maison accueille des pèlerins qui viennent se ressourcer, découvrir la région tout en consacrant du temps au Seigneur. Tout me plait, je me sens dans un univers serein, priant, rassurant et qui plus est, le cadre qui nous est offert est splendide. La communauté prend grand soin de leur jardin, des merveilles que notre créateur nous a confiées. J'observe et je vois des soeurs très actives, disponibles au public. Je découvre un sens de l'accueil et une écoute hors du commun, ce qui me touche le plus. Les retraitants sont nombreux, ce qui demande une organisation. Que ce soit le personnel employé pour aider la communauté ou les religieuses, chacune vaque à ses occupations dans un vrai esprit de service. Les temps de prière rythment leur journée tel un moment de ressourcement privilégié.

Je commence à me dire que cette vie est peut-être faite pour moi. À la fin de mon séjour assez positif, je retourne à mes occupations parisiennes. Tout ce que j'ai vécu au petit couvent et sur le sanctuaire nourrit mes pensées. Bien que ma profession m'apporte satisfaction, je sens que j'ai soif d'autre chose. L'approche de mes quarante ans suscite chez moi de vraies questions, un vrai discernement sur le sens à donner à ma vie. Ce nouveau projet occasionnera des changements concrets comme quitter mon poste avec certaines garanties en cas de retour. Je me dis que je n'ai rien à perdre mais tout à gagner en m'engageant comme postulante. Et puis il est toujours possible de revenir, Lourdes n'est pas le bout du monde. J'opte pour la mise en disponibilité pour convenance personnelle. Elle est d'ailleurs acceptée, ce qui constitue une sécurité absolue. Ensuite, il serait important de me dessaisir de tout ce qui est matériel, exceptés mes effets personnels du quotidien. J'ai éprouvé une certaine liberté en renonçant à ce trop. C'est un premier dépouillement et pas le moindre.

Nous fixons la date de mon arrivée dans la communauté pour Janvier 2008, une belle année en perspective puisque c'est le cent cinquantième anniversaire des apparitions de Lourdes. Alors je me prépare intérieurement à mon départ et à une nouvelle vie. Les Lourdais s'attendent à recevoir des milliers de pèlerins du monde entier. Quelle organisation en amont pour ces festivités! J'imagine la joie de tous, en attente de l'évènement. Vivre un jubilé n'arrive pas tous les jours.

Me voici donc à la gare de Lourdes attendue par la communauté. Nous sommes heureuses de nous retrouver. Elles m'accompagnent à ma chambre. Sur ma porte un petit mot de bienvenue. Elles me laissent un temps pour me poser et ranger mes affaires avant de les rejoindre pour le dîner. J'arrive dans un milieu qui n'est pas mien, j'ai donc tout à apprendre. J'ai maintenant le statut de " postulante ". Je suis dans la communauté pour observer, comprendre ce qu'est la vie religieuse, pour vivre aussi un certain discernement. Est-ce que cette vie me correspond? Entre l'idée que je peux m'en faire et ce que je vis de manière concrète correspond-il à mes attentes?

Les premiers mois, je suis dans la découverte mais par la suite de nombreuses angoisses surgissent et font obstacle dans ma relation aux autres. Ma sensibilité devient exacerbée au point de perdre toute confiance en moi et d'être dans le doute permanent. Je sens que la fatigue commence à me gagner, par ailleurs je suis contente de tout ce que j'apprends. Chaque Jeudi nous nous rendons dans une abbaye à Tournay pour recevoir un enseignement. Je découvre Saint Paul, juif, de la tribu de Benjamin, né à Tarse en Cilicie. En effet, six ans après l'ascension, l'église du Christ reçoit une grâce particulière et déterminante pour l'avenir. Sur le chemin de Damas, ce pharisien ayant obtenu des lettres de mission pour persécuter les chrétiens tombe de cheval par un éblouissement de lumière. Jésus en personne se révèle à lui et le choisit pour que remplit de l'Esprit Saint, il annonce parmi les nations l'évangile. Il comprend alors que son salut ne dépend pas de ses bonnes oeuvres accomplies selon la loi, mais du fait que Jésus soit mort et ressuscité pour lui aussi, le persécuteur. Sa rencontre avec le Christ sur le chemin de Damas et sa conversion me touche vraiment.

Vie communautaire

De retour à la communauté, je me sens assez vulnérable, puis en décalage. Je me retrouve avec des jeunes soeurs venant d'autres continents, habituées, elles, à la vie communautaire et à ses règles . Je commence à verbaliser ce qui ne me convient pas. Je ne supporte aucune autorité à mon égard. Je me sens étriquée, moi qui jusqu'à présent ai toujours vécu dans l'indépendance la plus totale. Je vis mon quotidien comme une régression, enfin c'est ce que je pensais. N'ayant que ma vie citoyenne comme repère, j'adopte la même attitude avec mon entourage. J'affirme aujourd'hui que j'étais vraiment ignorante avec beaucoup trop de certitude. Le Seigneur se chargera bien de me le faire comprendre au moment opportun. Mon mal être se fait ressentir puisque je commence à déprimer et à rejeter tout en bloc. J'ai compris bien plus tard que je vivais mon premier grand combat spirituel avec tout ce que cela comporte, doute, lassitude, rejet de tout même de la colère, du ressentiment. Les soeurs sont inquiètes et se rendent à la grotte, me confier à la Très Sainte Vierge Marie. Mon inquiétude est à son comble parce que toutes mes cicatrices se sont ouvertes à nouveau. J'ai passé cinq années en travail analytique pensant avoir mis un terme à mes souffrances et voilà qu'en quelques mois tout mon être est submergé d'émotions, de souffrances morales inexplicables. Que se passe t'-il? Je suis triste, je souffre et surtout je ne comprends pas pourquoi. Je saurai bien après que cette épreuve, cet état des lieux intérieur était nécessaire à mon avancement spirituel. Dans les semaines qui suivent la supérieure de la communauté accepte mon départ. Tout le monde est bouleversé par cet évènement, cette décision. Et puis comme le Seigneur fait toujours bien les choses, nous conduisant là où il veut, les religieuses me proposent une retraite Agapé au Puy en Velay. De retour à Paris ma priorité est de vivre cette retraite. J'ai confiance en cette proposition

Le Puy en Velay

Je me rends donc au Puy et je vis une intimité merveilleuse avec le Seigneur. C'est ici même que je prends enfin conscience qu'il est tout Amour pour moi. La retraite Agapé s'adresse aux adultes désireux de vivre une rencontre pleine et authentique avec le Seigneur qui peut transformer notre vie. Elle est une manifestation de l'Amour du Christ qui console, libère intérieurement et une découverte de la tendresse du Père.

Deux enseignements par jour, un temps de réflexion personnelle, un temps d'écoute et d'échange avec notre accompagnateur jalonnent chaque étape. Chacun peut ainsi cheminer à son rythme en toute liberté, selon son histoire. Le retraitant fait une relecture de sa vie sous le regard de Dieu. La journée est centrée sur l'Eucharistie, l'écoute de la Parole de Dieu et la prière liturgique. Pendant cette semaine merveilleuse, de belles veillées nous sont proposées et nous collaborons à l'oeuvre de la grâce. C'est choisir librement de s'ouvrir et d'accueillir le Seigneur qui veut nous consoler, nous relever, nous sanctifier. La dimension spirituelle de la retraite s'épanouit dans le silence. C'est pour moi une évidence d'accepter cette démarche qui m'invite au pardon et à la conversion du coeur.

Le sacrement de pénitence et de réconciliation

Pendant ma semaine au Puy, je ressens vraiment la nécessité de vivre ce sacrement. Je passe en revue les périodes précédentes de ma vie, ce qui me conduit à me reconnaître pécheur. Mais comment vais-je m'y prendre. Est-ce que je renonce ou est-ce que je fais le grand saut? Ma dernière confession remontant à mon adolescence. Je dois dire qu'un péché en particulier remontait à la surface. Il n'est pas toujours évident de réagir de manière ajustée face à l'offense. Quel remue-ménage intérieur!!!Que d'émotions!!!Que d'impuissance!!!Que faire avec ce sentiment d'impuissance et comment maîtriser le trouble affectif suite à l'offense?

Mon passage au petit couvent n'a pas été vécu douloureusement sans raison mais pour me faire prendre conscience qu'une retraite Agapé pouvait restaurer ce qui ne pouvait être signifié dans le contexte d'un travail analytique puisque d'ordre spirituel. D'une part, m'aider à me reconnaître à nouveau enfant de Dieu et d'autre part, remettre mes sens en éveil, utile et nécessaire pour mon cheminement. J'ai pu constater les premiers effets de cette Agapé les années suivantes. J'ai compris que le Seigneur m'a tout simplement conduite à cette libération intérieure qui porte beaucoup de fruits aujourd'hui.

Puisqu'il sait exactement ce dont j'ai besoin pour évoluer, je trouve sur ma route tous les enseignements profitables à mon avancement, notamment celui-ci :

Juste relation et Maturité

L'objectif étant de nous faire grandir dans la liberté qui nous permet d'aimer. De quelle manière avons nous intégré notre croissance pour devenir adulte? Des difficultés rencontrées au cours de notre vie peuvent en effet être liées à notre passé. J'entre en relation avec les autres et certaines sont difficiles. Pourquoi? Parce qu'elles révèlent quelque chose de moi-même que je ne connais pas encore. Qu'est ce que ces difficultés de relation me disent sur moi-même? Je suis donc invitée à vivre cette connaissance dans la vérité, sachant qu'il est impossible d'aimer sans être libre, comme il est impossible d'être libre sans vérité, parce que la vérité rend libre.

Nous avons bien souvent le réflexe d'accuser autrui, de rejeter la faute sur lui ( en effet, il peut avoir ses torts et notre réaction peut-être tout à fait justifiée). Notre comportement vise également à nous déresponsabiliser, à nous situer en victime ou à vouloir changer l'autre. Alors, osons regarder en vérité, avec courage ce qui nous permet de changer, d'être plus libre et donc capable d'aimer.

En effet, la vérité nous permet d'entrer dans la liberté et cette liberté nous permet d'aimer; Quelle est donc notre part dans cette relation difficile? Est-ce que j'accepte que l'autre soit le révélateur de ce que je vis intérieurement, qu'il m'aide à dévoiler ce que je ne connais pas toujours de moi-même? Si je veux aimer, il faut que je cherche là où je ne suis pas dans la vérité.

D'une part, je peux reconnaitre une bonne relation à l'amour qui circule, au bonheur que j'éprouve. Nous sommes malheureux quand nous ne sommes pas aimés. Nous avons ce désir d'être aimés et d'aimer. C'est profondément humain, c'est universel quelque soit notre pays, notre culture. La Parole de Dieu nous le dit clairement : "Dieu est Amour et ils nous a créés à son image." C'est pour cela qu'au fond de notre être, au plus intime de soi, il y a cette soif d'être aimé sans limite. Nous sommes créés à la mesure même de l'infini de Dieu. Nous sommes faits pour cet infini. Le bonheur auquel nous aspirons est directement lié à l'Amour. Lorsque nous sommes aimés et que nous aimons, nous éprouvons de la paix et de la joie. Les signes de l'Amour étant la paix de la communion et la joie de la connaissance car l'Amour nous permet de connaitre l'autre. Dieu est par définition: Vérité.Liberté.Amour.Bonheur

D'autre part, je reconnais une difficulté de relation au manque d'Amour parce que je souffre intérieurement. Cette souffrance traduit un manque de plénitude, une soif d'être aimé, reconnu, d'avoir ma place. Elle tente à me bloquer et à dire :" c'est toi qui "et là, je commence à me replier sur moi-même, à m'isoler. C'est alors là, que je suis invitée à m'arrêter. N'y a t-il pas dans cette souffrance désagréable un appel à un changement. N' y a t-il pas un appel à m'adapter à cette situation pour que là où manque l'Amour, à faire ce qu'il faut pour qu'il n'en manque plus, à comprendre ce qui se passe, à donner un sens à ce que je vis, à contourner cet obstacle, à y mettre plus d'Amour. Il y a une invitation à une adaptation en moi afin de continuer ma route.

Je vais pouvoir reconnaitre à quel type d'adaptation je suis invitée à cause de ce que je vis intérieurement. Je reconnais la difficulté de relation aux émotions que je ressens. Elles sont un signal de ce dont j'ai besoin pour m'adapter à la situation. Et si je m'y adapte correctement, cela signifie que j'affronte la situation et la souffrance dues au manque de façon correcte. Je vais donc pouvoir me mettre dans une situation où l'Amour ne va plus me manquer, où la relation va pouvoir devenir meilleure.

Ces émotions sont comme des panneaux de signalisation comportant chacun un voyant lumineux. Chaque émotion signifie un besoin.

Si je réponds à ce besoin, je vais avoir l'énergie suffisante pour m'adapter. Si je me connais lorsque le voyant s'allume, je sais ce que cela signifie en moi et je vais pouvoir m'adapter à ce qui se passe intérieurement.

Si je ne réponds pas au besoin, je n'aurai pas l'énergie suffisante pour m'adapter et je vais me bloquer, refuser de changer, transposer sur l'autre la responsabilité.

+ La peur ( anxiété.crainte.angoisse.trouble )

Par ce symptôme à l'intérieur de moi, je me sens en danger, d'où la nécessité de l'identifier : peur de perdre un avoir, un pouvoir, une maîtrise de relation, la peur d'être responsable, de souffrir, de l'inconnu.

J'ai besoin de sécurité quand j'ai peur. Comment vais je trouver la sécurité, la protection dont j'ai besoin pour affronter cette situation. Je suis donc invitée à chercher par moi-même : je vais demander de l'aide, parler à un tiers pour passer de la peur à l'Amour par la confiance. Cette confiance, je peux la trouver en Dieu comme disait Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus : "C'est la confiance et rien que la confiance qui nous conduit à l'Amour"

+ L'agressivité ( violence.haine.colère )

Je vais réagir par le refus "Non". Refus de la justice, de la perte, de la souffrance, de la vérité, du réel, de ma responsabilité, de l'inconnu. Cette réaction signifie mon besoin d'être entendue, et comprise car j'ai un sentiment d'injustice.

J'ai besoin de justice, de conciliation qui est un pas vers la réconciliation, d'être entendue, respectée, que l'on tienne compte de ce que je dis. A qui vais je me confier pour être entendue et comprise? A Dieu qui m'entendra et me comprendra. Je vais trouver une ressource intérieure pour retourner vers cette relation qui est difficile.

+ La tristesse ( peine.découragement.désespoir.vague à l'âme )

J'ai besoin de réconfort, de présence, d'être en relation.

+ La culpabilité ( sentiment d'indignité, de mésestime de soi )

J'ai honte de ce que je suis, de ce que j'ai fait. J'ai donc besoin du pardon de ce que j'ai fait avec une reconnaissance de ma part. J'ai besoin d'encouragement, d'Amour. L'attitude de Jésus face à la femme adultère. Jésus attend que ses accusateurs se retirent pour lui dire : " Moi non plus, je ne te condamne pas, vas désormais et ne pèche plus."

Signes d'Amour : Je suis dans la paix et la joie, je suis comblée.

Signes de manque d'Amour : Je suis dans la souffrance, la peur, la tristesse, l'agressivité, la culpabilité. Il me faut m'adapter intelligemment au vécu émotionnel qui m'habite en répondant au besoin fondamental qui le besoin d'Amour afin de se réorienter dans la bonne direction d'une croissance de l'Amour. Plus je vivrai dans l'Amour, moins je vivrai dans la peur, la tristesse, la colère. Devenir adulte, c'est comprendre intelligemment ce que disent de moi mes émotions pour répondre à la demande sous-jacente afin de traverser l'obstacle. J'ai donc besoin de mon intelligence et de ma volonté pour orienter mes pas vers la bonne direction. Ex : Je suis triste: Je ne vais pas m'isoler.

Je suis en relation avec :

+ Mes proches (parents.famille )

Je suis dans une relation intense avec une histoire propre. ( un passé que je connais, que j'accueille, que j'accepte )

+ Mes amis

Je suis dans une relation que j'ai choisie.

+ Mon milieu ( professionnel.politique.paroissial.social ), l'implication affective est moindre.

+ Dieu

- Le Père, mon père

- Le fils, mon sauveur, mon frère, mon ami

- L' Esprit Saint qui habite en moi

+ La Vierge Marie

+ Saint Joseph

La lumière de Dieu veut nous faire entrer dans une vérité qui va nous libérer. Cette liberté va nous permettre d'aimer et cet Amour va nous rendre heureux.

Les modes de vécu intérieur

1- .Je peux ne rien ressentir de ce que je vis intérieurement.

2- Je peux ressentir ce qui se passe en moi mais ne pas vouloir le reconnaître.

3- Je ressens, je reconnais mais je réagis.

L'enfant,lui, réagit. Il est submergé par ses émotions. Une émotion entraine en effet, une réaction. Agir de façon adaptée, c'est prendre conscience du besoin sous-jacent à l'émotion, de pouvoir y répondre et affronter la situation difficile et aller plus loin, c'est à dire, continuer à aimer.

4- Je peux ressentir, reconnaître mais AGIR

Mon intelligence et ma volonté vont devenir maître de mes mouvements émotionnels. C'est cela être adulte. Être responsable, c'est être libre et être libre, c'est aimer. Il est capital pour nous de saisir comment passer de la réaction à l'action adaptée au besoin sous-jacent de l'émotion ressentie, en m'engageant moi-même et ne pas attendre passivement que cela vienne de l'extérieur. Je peux grandir en connaissance de moi-même et donc je peux agir sur la relation. Je vais identifier les besoins, y collaborer activement pour pouvoir progresser et ainsi avoir des ressources intérieures pour affronter les situations difficiles.

Vie civile

Il me faut reprendre contact avec la vie civile, m'intégrer au sein d'une nouvelle équipe professionnelle et reprendre mes marques. Le silence me manque beaucoup alors je fais des choix. Toujours au service de la petite enfance mais dans un cadre plus restreint. Les années s'écoulent et je me découvre si différente dans ma relation aux autres. Tout est beaucoup plus simple. J'ai beaucoup plus de compassion. J'ai toujours dit qu'aimer était facile, certes, mais aimer ses ennemis, ses détracteurs, ceux qui vous ont piétinés, humiliés, là, c'est une autre histoire. Notre Seigneur par sa grâce sanctifiante m'a montré comment pardonner et trouver la paix intérieure. Lorsque nous sommes enfants nous sommes si purs et si fragiles à la fois. Les adultes qui doivent normalement veiller sur nous et l'environnement dans lequel ils vivent peuvent en effet comprendre bien des défaillances. L'enfant arrivé à l'âge adulte découvre la vie et une réalité bien surprenante. Sa vie intérieure peut à la fois le surprendre mais aussi lui faire obstacle.

L'agréable aujourd'hui, c'est que j'ai pardonné à toutes ces personnes. Elles sont au centre de mes prières, d'ailleurs la liste est infinie. Chaque être à son importance à mes yeux. Cette prise de conscience qu'être baptisée est le plus beau des cadeaux que l'on ait pu me faire, m'a vraiment réconciliée avec la vie. Cette belle intention est une preuve d'amour de mes parents pour moi, leur fille.

Cher papa,

Je suis si heureuse de t'avoir tout près de moi. Je sais aussi que tu es plus disponible que tu pouvais l'être ici-bas. Je t'ai toujours vu te lever tôt et partir à tes activités favorites. Jamais je ne t'ai entendu te plaindre de quoi que ce soit. Tu t'es toujours montré doux et humble de coeur. Tu es un exemple pour moi depuis toujours. Te rappelles tu les moments partagés en famille et ceux où nous étions que nous deux? Et bien aujourd'hui, j'aimerais bien établir un contact régulier avec toi afin de poursuivre ensemble ce que j'ai commencé en ce début d'année:

" Chemin de conversion "

Le 28 Avril dernier au sanctuaire du Sacré Coeur, j'ai vécu ce moment particulier : Le passage de la Porte de la Foi. En effet, ce 11 Octobre 2012, il y avait une célébration d'ouverture solennelle de l'année de la Foi, pour confesser la Foi dans le Seigneur ressuscité dans nos églises du monde entier. Le pape Benoît XVl présentait cette année comme une invitation à une conversion authentique et renouvelée au Seigneur Jésus, unique sauveur du monde. C"est un appel à redécouvrir la foi de notre baptême. En cette période de crise de la foi, de donner une nouvelle impulsion à la mission de l'église.

La porte de la Foi

Comme nous le disait si bien le pape Benoît XVl, la Porte de la Foi qui introduit à la vie de communion avec Dieu et permet l'entrée dans son église est toujours ouverte pour nous. Il est possible de franchir le seuil quand la Parole de Dieu est annoncée et que le coeur se laisse modeler par la grâce qui transforme. Traverser cette porte implique de s'engager sur un chemin qui dure toute la vie. Il commence par le baptême, par lequel nous pouvons appeler Dieu du nom de Père et s'achève par le passage de la mort à la vie éternelle, fruit de la résurrection du Seigneur Jésus, qui par le don de l'Esprit Saint a voulu associer à sa gloire tous ceux qui croient en lui.

J'ai pu lors d'une retraite à la Maison "Ephrem" chez les Soeurs Bénédictines du Sacré Cœur, vivre ce passage de la Porte en professant ma foi, ce qui n'était pas sans une certaine émotion. Lorsque je me revois en 2006 devant la grotte de Lourdes, j'étais vraiment à "des années lumière" de ma vie actuelle. C'est impressionnant le chemin parcouru depuis. La facilité pour collaborer avec Notre Seigneur vient du fait que j'ai enfin compris que les signes qui m'étaient adressés venaient de lui. Depuis mon arrivée à Paris en 1987, il est à mes côtés et je le remercierai toujours. Quant à la suite tu la connais. Je pense que tu dois être extraordinairement content de mon devenir grâce à Dieu!!! Que nous puissions nous retrouver me ravit à un point dont tu n'as même pas idée. Enfin si !!! puisque tu sais tout maintenant. Je sais que tu m'entends et que tu m'accompagnes depuis que tu as rejoint tes parents, tes frères, et bien d'autres membres de la famille et amis.

Tu sais papa, j'ignorais tout de la Communion des Saints avant ce pèlerinage proposé par le diocèse de Créteil courant 2011. Ayant le contact facile, je rencontre toujours une à deux personnes du groupe vers lesquelles je me sens attirée pour échanger pendant le séjour. A la sortie du bus, nous nous dirigeons vers l'accueil. Nous déposons nos bagages dans nos chambres puis nous allons à la salle à manger où nous sommes attendus pour le déjeuner. Les deux responsables, un couple, André, diacre et Marine, son épouse ont si bien organisé ces deux jours que nous avons juste à recevoir et accueillir les merveilles de Dieu.

Notre Dame de Montligeon

En début d'après-midi, Mgr Jean-Marie Le Gall, le recteur du sanctuaire nous attend en salle de conférence et là je suis attentive et captivée par la profondeur du message. Je découvre alors tout l'intérêt qu'avait l'abbé Paul-Joseph Buguet pour ses paroissiens en décidant de créer une imprimerie. Ses débuts sont assez modeste mais mais son activité prend de l'essor. Et puis comme nous tous ici-bas, lorsque nous perdons un être cher, c'est toujours avec affliction que nous ressentons le manque. Suite à trois décès dans sa famille en 1876, l'idée lui vient de réaliser une nouvelle oeuvre pour la délivrance des âmes délaissées du purgatoire. Cette dernière se trouve comme confirmée par le ciel. Cet homme si investi reçoit en 1884 de son évêque, Mgr Trégaro, l'approbation des statuts de l'association pour la délivrance des âmes du purgatoire. Il n'hésite pas à se rendre de paroisse en paroisse pour bâtir son oeuvre. La basilique Notre Dame de Montligeon est bénie et la première messe de pèlerinage a lieu le 1 Juin 1911.

C'est impressionnant comment le Seigneur peut agir à travers nous pour le bien de tous. Son Amour est infini et miséricordieux pour chacun de nous. Lorsque l'abbé disait : "Je cherchais à concilier ce double but de faire prier pour les âmes délaissées et, en retour, obtenir par elles le moyen de faire vivre l'ouvrier." Il agissait avec son coeur, certes, mais il faisait avant tout la volonté de Dieu. C'est ce que le Seigneur souhaite, notre collaboration. Il nous suffit d'être dans l'abandon et lui se charge de nous mettre tous les désirs dans le coeur. Aujourd'hui le sanctuaire est connu à travers le monde entier et des pèlerins viennent si nombreux chaque année.

La Communion des Saints

A ce jour la vocation du sanctuaire est d'abord un espace d'accueil où toute personne, spécialement celle éprouvée par la souffrance et le deuil, puisse trouver réconfort, écoute et consolation. L'enseignement sur les fins dernières révèle en particulier combien le purgatoire est l'expression achevée de la miséricorde du Coeur de Jésus. Ensuite, elle est de promouvoir la prière aimante pour les défunts qui donne à l'âme de se remettre filialement entre les mains de Dieu

Depuis cette découverte, j'ai le coeur si léger que je me suis empressée ce weekend là, d'inscrire des personnes vivantes et défuntes au Livre de Vie de la Fraternité de Montligeon. C'est en fait, accompagner les âmes dans ce mouvement d'abandon filial, autrement dit, de les préparer à entrer dans la vraie Vie pour y rejoindre leurs défunts dans la parfaite communion d'amour avec Dieu, Marie et les saints. En y regardant de plus près, ce message est en parfaite résonance avec l'évangile : " Ce qu'il nous a promis, c'est la vie éternelle."

Notre vie de prière est nécessaire et utile, je m'en rend bien compte. La prière pour nos défunts est l'expression de notre foi en la vie éternelle. En retour de nos offrandes pour eux, ils intercèdent pour nous... En somme, c'est un merveilleux témoignage d'amour, les uns pour les autres. La maternité de Marie s'exerce d'abord ici-bas, en présidant à notre enfantement à la vie divine par son fils et en intercédant auprès de lui pour notre libération de l'entrave du péché. Cette maternité aussi tendre qu'efficace se poursuit après notre mort dans l'au-delà où elle intercède auprès de son fils pour la libération de l'âme et son entrée dans la béatitude.

Le Purgatoire

Cher papa, je sais depuis 2011, ce qui nous attend tous après notre mort. Au soir de celle-ci nous serons jugés sur l'amour. Chaque homme dés sa mort reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle lors du jugement particulier qui réfère sa vie au Christ, soit à travers une purification, soit pour entrer immédiatement dans la béatitude du ciel. Effectivement, ce Mystère dépasse toute compréhension et représentation. J'ai bien saisi qu'il est de notre responsabilité de prendre au sérieux notre vie.

Encore une fois, Dieu ne veut que notre bien. Par sa mort et sa résurrection Jésus Christ nous a ouvert le ciel. La vie des bienheureux consiste en la possession en plénitude des fruits de la rédemption opérée par le Christ. Lui qui associe à sa glorification céleste, ceux qui ont cru en lui et qui sont demeurés fidèles à sa volonté. Le ciel étant la communauté bienheureuse de tous ceux qui sont parfaitement incorporés à lui. Savoir que dans la gloire du ciel, les bienheureux continuent d'accomplir avec joie la volonté de Dieu pour les hommes et la création tout entière me réjouit au plus haut point.

Prière à Notre Dame de Montligeon

Notre Dame Libératrice

Prends en pitié tous nos frères défunts,

spécialement ceux qui ont le plus besoin

De la miséricorde du Seigneur.

Intercède pour tous ceux qui nous ont quittés

afin que s'achève en eux

l'oeuvre de l'amour qui purifie.

Que notre prière unie à celle de toute l'Eglise,

leur obtienne la joie qui surpasse tout désir

et apporte ici-bas, consolation et réconfort

à nos frères éprouvés ou désemparés.

Mère de l'Eglise, aide nous pèlerins de la terre,

à mieux vivre chaque jour

notre passage vers la résurrection.

Guéris-nous de toute blessure du coeur et de l'âme.

Fais de nous des témoins de l'invisible,

Déjà tendus vers les biens que l'oeil ne peut voir,

des apôtres de l'espérance semblables aux veilleurs de l'aube.

Refuge des pécheurs et Reine de tous les saints,

rassemble nous tous un jour,

pour la Pâque éternelle,

dans la communion du Père avec Jésus, le fils,

dans l'Esprit Saint, pour les siècles des siècles.

Amen

Vie spirituelle

Je n'ai jamais autant aimé la vie depuis ma rencontre avec le Seigneur. Cette foi qui m'habite si profondément aujourd'hui grandit de jour en jour. C'est la confiance et rien que la confiance qui nous conduit à l'amour. Ces paroles sont celles prononcées par Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et elles se vérifient en effet. Tout est grâce. L'important est de vivre le moment présent, de se laisser faire puisque l'Esprit Saint nous conduit comme il l'entend à partir de l'instant où nous lui donnons notre "oui". Il reçoit notre consentement et agit en conséquence. Goûter au vrai silence, vivre chaque jour une vraie communion d'amour avec les trois personnes de la Sainte Trinité, avoir une vraie vie sacramentelle harmonieuse sanctifie, édifie, dynamise pour partir en mission

Il est possible de ne pas saisir immédiatement ce que Dieu veut de nous. C'est en faisant preuve de patience et en lui demandant ouvertement dans la prière son aide que certaines lumières nous sont offertes. Pour ma part, j'ai observé une certaine évolution par ma présence régulière devant le Saint Sacrement. J'osais demander à Jésus de me guider, me transformer, me pacifier, me purifier, de m'enseigner. J'ai constaté à plusieurs reprises que les réponses à mes questions se révélaient soit dans les paroles du prêtre lors de l' homélie, soit en lisant la parole de Dieu, dans des ouvrages vers lesquels j'étais très attirée ou encore par une compréhension claire et précise se présentant à mon esprit dans les moments de silence.

Lorsque j'affirme à Notre Seigneur, que lui consacrer ma vie et faire uniquement sa volonté est mon voeu le plus cher et bien vous pouvez être sûrs que tout se met en place. Puisqu'il sonde les coeurs, il sait très bien si nous sommes sincères ou non. Au fur et à mesure que notre relation s'épanouie alors le fonctionnement précédent de prises d'initiatives cède la place au lâcher prise. Par cet abandon, j'arrive aujourd'hui à repérer avec davantage d'assurance ce que le Seigneur ne veut pas. Il me le fait comprendre :

" Non!!! là tu fais erreur, ce n'est pas ma volonté mais la tienne."

Il utilise des moyens assez fulgurants qu'il m'apprend à reconnaître et à conclure que la démarche accomplie encore par mon initiative n'est pas ce qu'il souhaite pour moi. Dans ce cas là il me faut retrouver ma juste place en reconnaissant mon erreur.

Pendant des années et depuis mon premier emploi en 1989, je prenais toutes les décisions, cependant sans jamais prendre trop de risque. Je gérais ma petite vie comme tout bon citoyen en m'octroyant bien sûr tous les mérites lorsque je réussissais. Cela me faisait du bien parce que j'avais besoin d'être encouragée, reconnue par mon entourage, d'entendre des paroles positives. Je côtoyais des amis non croyants, non pratiquants donc nous avions à peu de chose près le même mode de vie. Notre temps libre après le travail et pendant les week-end s'organisait par des sorties au restaurant, au cinéma, en ballade dans Paris pour faire du shopping, rencontres entre copines, des soirées en discothèque, des rencontres avec les garçons n'aboutissant la plupart du temps à rien d'extraordinaire. Une vie normale en somme pour nous les parisiens. J'organisais ma petite vie tranquille comme une paienne sans réaliser un seul instant que je pouvais passer à coté de la vraie vie. J'étais loin de me douter que le Seigneur était présent et me montrait déjà le chemin. Dans les moments d'épreuve et de souffrance, je percevais pourtant des signes assez stupéfiants sans me dire qu'il pouvait en être l'auteur.

Juillet 2011, je vis à Vaucresson, une banlieue agréable au calme loin du tumulte parisien. Je remarque que ma vie spirituelle stagne alors que je reprends mon envol au service de la Petite Enfance. Le soir dans ma chambre je présente la situation à Jésus : "Seigneur, j'aimerais bien te consacrer plus de temps mais pour cela il me faut retourner vivre à Paris. N'ayant plus d'économie d'avance, trouver un logement me semble impossible voire non réalisable. Je lui offre cette réalité. Les semaines passent puis un ami me dit:

" Je connais un endroit qui pourrait t'intéresser à Vincennes. Je te donne les coordonnées du gardien, Mr Soliverre. On sait jamais s'il y a un logement vacant. "

Je prends les informations puis je l'appelle dans la semaine en précisant que ma situation est une urgence. Il me dit que dés qu'une chambre se libère il me contacte.

De retour à Vaucresson, j'ai l'idée de prendre un box en location afin d'entreposer le maximum de bagages si j'obtiens cette chambre meublée. J'agis comme si l'affaire était déjà conclue, comme si le gardien m'avait déjà donné une réponse positive. Ce qui n'est pas le cas mais il affirme quand même qu'il reviendra vers moi lorsqu'une sera libre. En effet, cela peut tout à fait prendre des mois. Nous sommes en Octobre 2011 Je sens que cette homme ne me mène pas en bateau parce qu'au second coup de fil je peux visiter la résidence. Même s'il n'a pas de date précise à me donner j'ai suffisamment d'éléments pour lui accorder ma confiance. Je préviens un ami déménageur pour transporter mes effets personnels dans le box loué. Le fait d'anticiper et de procéder par ordre m'apporte soulagement et légèreté pour mon départ éventuel mais espéré de Vaucresson. Je n'en reste pas là, je prends contact avec une copine en lui exposant mon avancée. Nous décidons d'un commun accord de déposer officiellement ma demande de préavis locative à Vaucresson et nous cohabitons ensemble en attendant une réponse favorable pour Vincennes.

Je prends le risque de rester de longs mois chez Virginie mais je suis si confiante en la vie. Je pose mon premier grand acte d'abandon. La confiance et rien que la confiance. Le dernier week-end de Novembre, me voilà habitant le quartier très vivant de Bastille. Quelle joie de pouvoir me rendre à la paroisse St. Louis d'Antin pour prier. Le lundi de la semaine suivante je reprends mes activités professionnelles. Je contacte de nouveau Mr Soliverre lorsqu'il m'informe qu'une chambre se libère dans les prochains jours et que je pourrai emménager ce 1 Décembre 2011, Il me propose de le rencontrer afin d'établir mon dossier administratif.

Imaginez ma stupéfaction et surtout ma joie. Je me souviens avoir appelé une grande amie, Bernadette pour lui apprendre l'heureuse nouvelle et lui dire encore combien Notre Seigneur peut répondre à nos demandes, qu'il sait nous combler lorsque nous sommes dans la confiance et plein d'intention à son égard. Je suis conquise et je lui rends grâce. Il me montre encore une fois tout l'amour qu'il a pour moi. Le Seigneur aime et accueille chacun de ses enfants d'une façon unique. Il ne faut pas oublier que Notre Père est Tout Puissant en Amour. Le Père comme le fils connaissent l'histoire de notre vie mieux que nous-mêmes. Leur accueil et leur amour pour chacun de nous est inconditionnel. Nous avont été créés dans l'Amour, par Amour et pour l'Amour. Leur fidélité est éternelle.

Me voilà donc Vincennoise. Jamais je n'aurais pensé pouvoir vivre dans une si belle commune. Pour moi cette possibilité était tellement improbable et inaccessible du fait des loyers conséquents que jamais dans une agence immobilière je n'aurais pu sélectionner cette ville.

Ce nouvel espace de vie me rappelle ce que j'ai connu dans la communauté des Sœurs de l'Immaculée Conception de Notre Dame de Lourdes. Une table, une chaise, un bureau, une armoire, un lit et une petite cuisine me suffisent bien. J'ai décidé de me dépouiller et d'avoir le strict minimum. Je vis aujourd'hui dans un esprit de détachement matériel qui me satisfait complètement. Je veux désormais que ma vie quotidienne soit toute disponible à Notre Seigneur, qu'il en soit le centre d'où un certain plaisir à organiser mon temps libre

Pendant mon temps libre, je me consacre à l'étude et à l'écriture, à la prière. Nous avons bien des sources à notre disposition. Cette nourriture est essentielle parce qu'être chrétien et ne pas connaître l'église n'aurait vraiment pas de sens.

Le Mystère de la Rédemption

. Le Tridium Pascal

N'avons nous pas été nous-mêmes des enfants insouciants, toujours près à rire et à s'amuser? N'avons nous pas eu cet esprit alerte à la moindre nouveauté?

Lorsque le dimanche de Pâques arrive quelle ambiance merveilleuse à la maison!!! Au réveil la magie opère déjà dans les esprits. L'excitation est à son comble et les adultes eux aussi se prennent au jeu. Dès que le signal est donné ces petits anges accourent, se dirigeant dans la cour, le jardin, leurs yeux fixés sur la moindre forme suspecte. Avec bonheur et acclamations chacun rapporte sa petite récolte d'oeufs et de cloches en chocolat.

Bien sûr ces moments de joie, de partage ne sont surtout pas à exclure mais réalisons nous vraiment la responsabilité qui est la nôtre, transmettre aux enfants ce que représentent en vérité les fêtes de Pâques? Il va de soi que nous ne pouvons omettre d'expliquer ce qu'est le Tridium Pascal, ce que signifient ces trois jours.

Jeudi Saint

Rappelons nous le Jeudi Saint, jour de la dernière Cène, le dernier repas de Jésus avec ses apôtres. Ce Jeudi même qui précède la fête de Pâques, Jésus a béni le pain et le vin pour la première fois. Il signifiait ainsi qu'il offrait son corps et son sang pour le salut du monde. Non seulement ce jour là, il instituait l'Eucharistie mais aussi le Sacerdoce. Par le lavement des pieds de ses apôtres, il les invitait à se faire serviteur des autres eux aussi.

Vendredi Saint

Ce jour là, Jésus est jugé par Pilate et condamné au supplice de la croix. Jésus offre sa vie, ce pourquoi nous nous associons à ses souffrances dans un profond recueillement, la prière et la vénération de la croix.

Qu'est ce que Jésus pouvait faire de plus pour nous? Vraiment quelle preuve d'amour pour en arriver à se donner ainsi pour sauver l'humanité!!!

Lorsque la Très Sainte Vierge Marie, en Février 1858 transmet son message à Bernadette Soubirous, le contenu devient peu à peu plus clair. Elle veut justement interpeler l'humanité et l'aider à revenir vers son fils, la source vive que nous retrouvons dans l'Eucharistie, ce don inestimable. Cette Eucharistie rend présent et efficace le don du Christ sur la croix par amour pour tous les hommes. Chaque fois que nous célébrons ce Mystère, nous faisons mémoire de l'acte sauveur du Seigneur dans l'attente que se réalise définitivement le salut du monde au terme de l'histoire, lorsque Dieu sera tout en tous. Réalisons nous toute la beauté et la profondeur de ce Mystère ?

Samedi Saint

Jour de deuil et de profond recueillement. C'est le grand silence du tombeau mais dans l'obscurité nous entrevoyons déjà la lueur de Pâques. C'est pourquoi le Samedi soir dans chaque paroisse nous participons à la Vigile Pascale durant laquelle nous chrétiens célébrons la résurrection du Christ, la Lumière du monde. Grande célébration pendant laquelle nous retraçons l'histoire de l'alliance de Dieu avec les hommes.

Cette nuit même également sont célébrés les baptêmes des catéchumènes. Jésus est lui le premier homme à passer de la mort à la vie. Il inaugure une nouvelle vie.

Dimanche de Pâques

Le dimanche de Pâques est la plus grande fête chrétienne. C'est croire en la résurrection de Jésus. Dans l'Eucharistie nous recevons aussi la garantie de la résurrection des corps à la fin des temps.

" Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour. " Jn 6,54

L'Eucharistie est vraiment un mystère qui dépasse notre intelligence et qui ne peut être accueilli que dans la foi.

L'incorporation au Christ réalisé par le baptême se renouvelle et se renforce continuellement par la participation au Sacrifice Eucharistique, surtout dans la pleine communion sacramentelle. Chacun de nous reçoit le Christ mais aussi le Christ reçoit chacun d'entre nous.

" Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s'il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi " Jn 15,14

" Comme le Père, qui est vivant, m'a envoyé et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi " Jn 6,57

Dans la foi nous sommes appelés à reconnaître que le Christ est réellement substantiellement et totalement présent sous les espèces du pain et du vin. Cette présence du sauveur est une présence agissante et efficace.

" En vérité, en vérité je vous le dis, si vous ne mangez pas le corps du fils de l'homme et si vous ne buvez pas mon sang, vous n'avez pas la vie en vous-mêmes " Jn 6,5

C'est pourquoi, par l'Eucharistie l'église reçoit les forces spirituelles nécessaire à l'accomplissement de la mission, elle rend proche du Christ tous ceux qui y participent. Elle est la source et le sommet de notre vie chrétienne.

Dans l'événement pascal et dans l'Eucharistie qui l'actualise au cours des siècles, il y a un "contenu" vraiment énorme dans lequel est présente toute l'histoire en tant que destinataire de la grâce de la rédemption.

Arrêtons nous un instant sur le ministre de l'Eucharistie. C'est lui en effet, qui en vertu de la faculté qui lui a été conférée par le sacrement de l'ordination sacerdotale, effectue la consécration. C'est toujours avec une joie immense que nous pouvons assister à l'ordination de nouveaux prêtres en la cathédrale de Notre Dame de Paris. Celles-ci ont été célébrées par le Cardinal André vingt trois ce 29 juin 2013 comme chaque année.

Si l'Eucharistie est le centre et le sommet de la vie de l'église, le ministère sacerdotal l'est tout autant puisqu'il est né au moment de l'institution de l'Eucharistie, d'où l'importance pour nous fidèles de prier de tout notre cœur pour les vocations sacerdotales.

La paroisse est une communauté de baptisés qui expriment et consolident leur identité surtout à travers la célébration du Sacrifice eucharistique. Mais pour cela la présence d'un prêtre est nécessaire, lui seul ayant le pouvoir d'offrir l'Euchartie in persona Christi

In persona Christi, c'est à dire dans l'identification spécifique, sacramentelle, "au grand prêtre de l'alliance éternelle", lui qui en est l'auteur et le sujet principal de son propre sacrifice, dans lequel il ne peut vraiment être remplacé par personne.

L'église

L'église est apostolique, c'est à dire fondée sur les Apôtres. D'une part elle a été et demeure bâtie sur le fondement des Apôtres, témoins choisis et envoyés en mission par le Christ lui-même. Pensons que le sacrement de l'Eucharistie leur a été confié par Jésus et qu'il a été transmis par eux et par leurs successeurs jusqu'à nous. C'est en continuité avec l'action des Apôtres, obéissants à l'ordre du Seigneur, que l'église célèbre l'Eucharistie. Cette église qui garde et transmet avec l'aide de l'Esprit saint qui habite en elle, l'enseignement, le bon dépôt, les saines paroles entendues des Apôtres.

L'église continue à être enseignée, sanctifiée et dirigée par les Apôtres jusqu'au retour du Christ grâce à ceux qui lui succèdent dans leur charge pastorale: le collège des évêques assisté par les prêtres en union avec le successeur de Pierre, pasteur suprême de l'église. Succéder aux Apôtres dans la mission pastorale implique nécessairement le sacrement de l'ordre, à savoir la suite ininterrompue des ordinations épiscopales valides remontant jusqu'aux origines. Cette succession est essentielle pour qu'il y ait l'église au sens propre et plénier.

Il me semble important de faire un retour en arrière au temps de Jésus. L'histoire de l'église prolonge l'histoire du peuple d'Israël duquel est né Jésus. Les prophètes avaient annoncé la venue du Messie sauveur, mais certains comme Isaie avaient précisé que le Messie serait le sauveur, non seulement d'Israël mais de tous les peuples.

" Tournez vous vers moi tous les confins de la terre, et vous serez sauvés" Is 45,22

Jésus dira lui-même durant sa vie :

" Je suis le bon Pasteur et je donne ma vie pour mes brebis,...j'ai encore d'autres brebis qui ne sont pas de cet enclos, elles écouteront ma voix "

" Et il y aura un seul troupeau et un seul Pasteur "

Le troupeau dont parle Jésus est appelé à grandir au cours des siècles mais en restant uni et pour cela il devra être guidé par un seul Pasteur : Le troupeau, c'est l'église dont le premier pasteur sera Pierre.

Lorsque Jésus demande un jour à ses apôtres :

" Pour vous qui suis-je? "

Pierre repond :

" Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant "

Jésus déclara alors solennellement :

" Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église " Mt 16,13-20

La veille de sa Passion, Jésus fait don à ses apôtres du "Pain de Vie" puis dans un moment d'intimité avec eux, il leur déclare :

" J'aurai encore beaucoup de choses à vous dire mais pour l'instant vous n'avez pas la force de le porter. Quand il viendra lui, l'esprit de Vérité, il vous enseignera la Vérité toute entière "

Alors que Jésus quitte la maison de la Cène avec ses apôtres pour aller au Jardin de Gethsémani, Judas met à exécution son abominable projet de livrer son Maître.

C'est avec Pierre, Jacques et Jean les trois qui l'on vu dans sa splendeur divine au Mont Thabor que Jésus s'éloigne pour prier. Ce soir là, Jésus affronte les ténèbres du mal. Il voit l'horreur des péchés à causes desquels il va mourrir et il voit aussi tous ceux qui refuseront son amour. Cette souffrance est si grande!!! Il désire que ses disciples lui tiennent compagnie mais il doit au contraire faire l'expérience de la solitude et de l'abandon parce que ces derniers se sont endormis alors qu'il était en prière.

C'est terrible rien à l'idée que l'un de ses disciples, l'un des douze, Judas qui a vécu trois ans à ses côtés, reçu un si bel enseignement et partager tant de moments privilégiés puisse en arriver à trahir et livrer Jésus. Judas allant même jusqu'à s'approcher de lui, l'embrassant et lui disant :

" Salut Maître "

Jésus répondant :

" Judas, c'est par un baiser que tu trahis ton Maître ! "

Quant à la suite nous la connaissons. Jésus vivra sa passion et donnera sa vie en sacrifice pour le pardon des péchés, lui le véritable Agneau Pascal. Il sera rejoint par Jean et Marie sur le chemin du Calvaire. C'est une souffrance extrême pour Marie en voyant dans quel état la haine et la méchanceté des hommes ont mis son fils. Elle assiste au supplice de Jésus que l'on cloue sur la Croix. Chaque coup de marteau transperce son Cœur .

Comprenons ainsi que Jésus offre ses souffrances pour expier le péché d'Adam et tous les péchés commis ensuite. Du haut de la Croix, Jésus regarde Jean près de Marie. En Jean, il voit le prêtre et tous les prêtres de l'avenir, alors il confie l'apôtre à sa mère en disant :

" Femme, voici ton fils "

Puis regardant Jean il ajoute :

" Voici ta Mère "

À travers Jean, c'est toute l'église que Jésus vient de mettre sous la protection de Marie, terreur des démons. Pour ouvrir le ciel aux pécheurs repentis, Jésus va donner son pardon. Il invoque son Père en disant :

" Père, pardonne leur, ils ne savent pas ce qu'ils font "

Jésus a la joie de voir une âme en perdition retrouver la vie grâce à son sacrifice: le brigand crucifié à sa droite, reconnaît en lui le fils de Dieu et implore son pardon :

" Seigneur, souviens toi de moi quand tu seras dans ton royaume "

C'est avec joie que Jésus pardonne à ce bon larron :

" Aujourd'hui, tu seras avec Moi dans le Paradis !

Jésus a tout donné : son amour, sa vie, son Sang, son pardon. Il dit :

" Tout est accompli "

Puis il remet son âme à Dieu disant :

" Père, entre tes mains, je remets mon esprit "

Alors inclinant la tête, Jésus meurt, il est trois heure.

Le soir du Vendredi, les apôtres et les disciples sont dans un état de détresse. Leur Maître est mort et enseveli. Ils n'ont plus d'espérance et sont découragés. Ils ne comprennent pas encore le sens du Sacrifice de Jésus car ils espéraient de Jésus un royaume terrestre.

Jésus apparait " vivant " à ses apôtres pendant quarante jours afin de fortifier la foi de tous, expliquant tout le sens de son sacrifice.

En ce Dimanche de Pâques, deux disciples cheminent sur la route qui va de Jérusalem à Emmaüs. Un voyageur les rejoint et leur demande pourquoi ils sont tristes. Ils répondent :

" Tu es bien le seul habitant de Jérusalem à ignorer ce qui s'est passé : Jésus, le Nazaréen si puissant en œuvres et en paroles, nos grands prêtres l'ont livré pour être condamné à mort et ils l'on crucifié. Et nous qui espérions qu'il serait le libérateur d'Israël!!!" Lc 24,13-35

Si nous poursuivons notre récit, nous comprenons alors le cheminement en compagnie de Jésus et le partage du pain qui a permis la reconnaissance et c'est bien le geste de la fraction du pain qui est déterminante.

Lorsque Jésus apparaît à ses apôtres cela se passe d'abord à Jérusalem plus tard en Galilée enfin de nouveau à Jérusalem.

" Et voici, j'enverrai sur vous ce que mon Père a promis, mais vous, restez dans la ville jusqu'à ce que vous soyés revêtus de la puissance d'en haut "

Jésus ressuscité va alors préparer ses apôtres à continuer son œuvre en leur confiant le nouveau baptême.

" Quant ils le virent, ils l'adorèrent.....Jésus s'approcha et leur dit : Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez donc auprès des gens de toutes les nations........baptisez les au nom du Père, du fils et du Saint Esprit , enseignez leur à pratiquer tout ce que je vous ai commandé....je vais être avec vous jusqu'à la fin du monde " Mt 28,17-20

" Après le repas, Jésus demanda à Simon Pierre : Simon, fils de Jean, m'aimes tu plus que ceux-ci ? "

" Oui, Seigneur, répondit-il, tu sais que je t'aime "

Jésus lui dit :

" Prends soins de mes agneaux "

Puis il lui demanda une deuxième fois :

" Simon, fils de Jean, m'aimes tu ? "

" Oui, Seigneur, répondit-il, tu sais que je t'aime "

Jésus lui dit :

" Prends soin de mes brebis "

Puis il lui demanda une troisième fois :

" Simon, fils de Jean, m'aimes tu ?

Et il lui répondit :

" Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t'aime !

Jésus lui dit :

" Prends soin de les brebis " Jn 21,1-19

Suite à cet échange,Pierre a reçu la mission d'assurer le lien entre toutes les communautés chrétiennes qui vont naître de l'apostolat des apôtres, et de les maintenir dans l'unité. Oui, Jésus confirme Pierre Pasteur suprême de son église. Ces communautés fondées par les apôtres, unies à Pierre, soudées par une même foi en Jésus : c'est l'église

" Mais vous recevrez une force quand le Saint Esprit descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem...et jusqu'aux extrémités de la terre." Act 1,8

Après ces mots, Jésus s'eleva vers le ciel pendant que tous.........Comme ils avaient encore leurs regards fixés vers le ciel, voici que deux hommes habillés de blanc se trouvèrent tout à coup près d'eux et leur dirent :

" Hommes de Galilée, pourquoi rester vous là à regarder le ciel " Act 1,11

Ainsi, l'élévation de Jésus sur la Croix est une douloureuse mais réelle glorification précédant la glorieuse élévation du Jour de L'Ascension

Déjà avant de souffrir sa Passion Jésus leur dit :

" Mes petits enfants, c'est pour peu de temps que je suis encore avec vous...." Jn 13,33

" Que votre cœur ne se trouble pas...." Jn 14,1

" Je vais vers le Père ...." Jn 14,12

" Je prierai le Père et il vous enverra un autre paraclet pour qu'il soit avec vous à jamais, lui, l'Esprit de Vérité..." Jn 14,16

" Je ne vous laisserai pas orphelins...." Jn 14,18

" Celui qui doit vous venir en aide, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon Nom, vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit " Jn 14,26

L'Esprit Saint est l'autre Paraclet car il va poursuivre l'œuvre accomplie par Jésus en faisant fructifier tout ce que le Maître a semé.

Au soir de la Résurrection, quand Jésus leur apparaît, il amorce la venue sur eux du Saint Esprit.

" Le soir de ce même dimanche.......La paix soit avec vous !......Comme le Père m'a envoyé...Après ces mots, il souffla sur eux et leur dit : " Recevez le Saint Esprit "

Jn 20,19-22

Ce premier don de l'Esprit fait par Jésus à ses apôtres va devenir plénier à la Pentecôte puisque dix jours après l'Ascension arrive l'événement qui va bouleverser non seulement les apôtres mais aussi le monde.

Obéissant au conseil de Jésus, les apôtres restent à Jérusalem, assidus à la prière et groupés autour de Marie lorsque soudain le jour de la Pentecôte vint du ciel un bruit comme un d'un violent coup de vent........tous furent alors remplis de l'Esprit Saint.....

" Alors Pierre, debout avec les onze apôtres, se met à dire d'une voix forte : Frères juifs, et vous tous qui habitez Jérusalem, vous devez comprendre ce qui se passe. Écoutez bien ce que je vais dire......" Act 2,1-41

Les voici transformés, plein de courage, ils sortent témoigner du salut apporté par le Christ pour toute âme de bonne volonté.

Nombreux sont alors ceux qui demandent le baptême. L'église est née, elle va grandir. Elle est l'assemblée des rachètés qui reçoivent la vie jaillissante du Cœur de Jésus crucifié. Contre vents et marées, elle voguera sur la mer houleuse des siècles, conduisant au salut tous les hommes de bonnes volonté.

Dieu est Amour

Qui est Esprit Saint ?

L'Esprit Saint est la troisième personne de la Sainte Trinité. Nous entrevoyons alors toute l'originalité chrétienne, c'est la révélation par Dieu lui-même qu'il n'est pas seul, solitaire. Dieu est relation, communication, communion. Il n'existe pas enfermé en lui-même. C'est parce que Dieu lui-même est relation que cette relation " un beau jour " dans un débordement de vie, une surenchère de gratuité a pu s'ouvrir à nous pour nous faire exister, nous donnant être et consistance pour nous inviter à cette relation personnelle avec lui.

C'est parce qu'il est dialogue, conversation depuis toujours avec le Fils et l'Esprit, qu'il a pu entreprendre de vouloir dialoguer avec nous. La grande révélation de Jésus, ce fut de manifester ce que Dieu est ainsi pour nous, relation et don, il l'est d'abord lui-même depuis toujours. Sa relation à nous, dévoile, laisse entrevoir le mouvement des relations éternelles entre le Père, le Fils et le Saint Esprit, mouvement dans lequel elle prend naissance et auquel elle nous invite à prendre part.

Peut-être n'avons nous pas suffisamment remarqué l'association surprenante de ce geste, se marquer de la Croix du Christ et des paroles qui l'accompagnent, comme un rappel au baptême : " au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit " Éclairé par les mots de notre baptême, le signe de la Croix devient pour nous la vraie révélation de la Trinité. La Croix en effet, nous dit d'abord qui est Jésus, le Fils qui se remet entre les mains du Père. Elle nous dit aussi qui est le Père, celui dont Jésus tout donné est la parfaite icône, celui qui en Jésus aime jusqu'au bout. Alors embarqués, aspirés, entrainés à notre tour dans le dynamisme de ce don et de cette communion, nous pouvons entrevoir qui est l'Esprit, communication de l'amour Crucifié, effusion du Père et du Fils l'un vers l'autre et l'un et l'autre ensemble vers nous.

Ainsi ce que nous nommons " Trinité "de façon sans doute trop abstraite, c'est cette Tri-unité du Père, du fils et de l'Esprit. Parfaite unité des Trois, leur unique amour tel qu'il apparaît sur la Croix du Christ: l'amour unique qui les lie entré eux dans une parfaite unité et qui les ouvre ensemble vers nous dans une communion toujours offerte.

Pensons que Dieu qui n'est pas solitaire, replié sur son existence. Non seulement parce qu'il nous a créés pour vivre en sa présence et que nous avons toujours à nous redire qu'il est tout à la fois Père et Mère. Depuis toujours son amour se dit et se donne à cet autre à côté de lui, son fils et tous deux partagent tout avec une troisième personne, l'Esprit. Ainsi avant même qu'il y ait des hommes et des femmes pour s'émerveiller et pour essayer d'en vivre quelque chose, Dieu est par nature, vie donnée, partage, relation, communication, désir de communication. Ce qui permet à l'homme de se comprendre lui-même comme fruit de l'Amour et de savoir à quoi il est appelé : la communion avec les autres et avec cet Autre qui se veut proche.

Cette vérité, nous ne cessons jamais de la vivre. Il nous suffit alors d'y revenir comme à une source pour redécouvrir cette révélation trinitaire pour en reprendre conscience. Tout est dit par le signe de la Croix. Par celui-ci nous nous revêtons de Jésus, nous nous couvrons de son amour pour nous tourner vers le Père, forts de cette parole qu'il nous redit à chaque instant comme au fils bien aimé : " Tu est mon enfant en qui je mets tout mon amour " Il n'y a pas de plus belle prière pour le chrétien, que de se marquer ainsi de la Croix de Jésus. Tracer sur soi la Croix de Jésus en se tournant vers Dieu, c'est lui dire que nous reconnaissons pleinement notre identité.

Prière et Consécration à l'Esprit Saint

O, Esprit Saint, Créateur et Sanctificateur,

dont la première œuvre est de nous transformer

à la ressemblance du fils de Dieu

aide-moi à me conformer à Jésus,

à vivre comme Jésus, à devenir Jésus.

Demeure toujours en moi,

par ta grâce et ta coopération

réalise en mon âme les desseins de Dieu le Père.

Sois le moteur de ma vie, l'âme de mon âme.

Esprit Saint, je me consacre à Toi, je me livre à Toi.

Prends ma volonté, désormais elle est tienne, sans réserve.

Merci pour tant de grâces reçues,

pardon pour tant de grâces rendues inutiles.

Viens en moi, envahi-moi, Veni Sancti Spiritus.

Je veux me faire tout enseignable,

et fidèle aux moindres de tes motions divines.

Tu es Esprit de Vie, Lumière et Force.

Sois ma vie, ma lumière, ma force.

Tu parles à l'âme dans le silence,

Donne-moi l'esprit de silence et de recueillement.

Tu descends dans les âmes humbles,

Donne-moi l'esprit d'humilité.

Esprit d'Amour, apprends-moi à vivre de ton Amour

Apprends-moi à m'unir à ton Amour,

Apprends-moi à répandre autour de moi l'Amour.

O, Esprit Saint, source de Paix, pacifie mon âme.

J'ai faim, viens me nourrir,

J'ai soif, viens me désaltérer,

Je suis aveugle, viens me guider,

Je suis pauvre, viens m'enrichir,

Je suis ignorant, viens m'instruire.

Esprit Saint, je me consacre à Toi,

Je me donne à Toi, je m'abandonne à Toi.

Par Marie, ton Temple.

Par Marie, ton Épouse.

Par Marie, le canal de tes grâces.

Amen, Amen, Amen.

Le Baptême de Jésus

Avant d'aborder notre baptême, j'aimerais revenir sur le baptême reçu par Jésus. Que pouvait alors signifier pour Jésus de se soumettre à ce rite ? Lui le fils sans péché. Le Baptiste le dira lui-même:

" C'est moi qui ait besoin d'être baptisé pas toi, et c'est toi qui vient à moi ! " Mt 3,1

Par ce geste Jésus préfigure donc sa mission et il l'inaugure. Il est reconnu par le Père comme le Serviteur annonce par Isaïe, celui que Dieu s'est plu à choisir mais aussi celui qui prend sur lui le péché du monde et qui par sa mort " justifiera des multitudes " Mt 3,17

/ Is 42,1-7 / 52,13 / 53,12

Jésus se révèle sur les bords du Jourdain, il débute alors sa vie publique. Jean Baptiste, le précurseur propose un baptême qui invite à la conversion, c'est à dire à changer sa vie. C'est donc au moment même où Jésus, lui qui est sans péché, choisit de s'immerger dans ce monde de pécheurs que le Père atteste solennellement son origine et que l'Esprit descend visiblement sur lui pour le consacrer à sa mission. Maintenant les cieux sont ouverts, le chemin de Dieu est accessible, le cœur de l'homme peut s'ouvrir à l'irruption de Dieu.

Le Baptême en Jésus

Le baptême chrétien non plus le baptême de Jésus, celui qu'il a reçu mais le baptême en Jésus, l'apôtre Paul en parle très bien dans son Épître aux Romains puis dans l'évangile de Marc :

" Ignorez-vous que nous tous, baptisés en Jésus Christ, c'est dans sa mort.......Car si nous avons été totalement unis.....aussi à sa résurrection " Rm 6,3-5

" Je vous ai baptisés d'eau, lui il vous baptisera du Saint Esprit " Mc 1,8

Nous savons qu'aussitôt, l'Esprit pousse Jésus dans le désert où il passa quarante jours....

Le baptême est rupture avec le péché et avec toutes ses séquelles qui marquent l'humanité depuis ses origines mais il est d'abord un attachement au Christ et nous transmet la grâce sanctifiante. Plongés en Jésus dans sa vie, sa mort, sa résurrection, le chrétien est libéré de son péché personnel et de toutes les adhérences au péché dont l'humanité a hérité au long des siècles. Grâce au Christ, l'Adam réussi, enfin filial, véritable image de Dieu, le disciple de Jésus devient par le baptême l'homme véritable que Dieu envisageait à l'origine.

Par notre baptême notre vie est désormais polarisée, aimantée, vers le Père, le fils et l'Esprit. Elle leur est consacrée. Elle entre dans le dynamisme trinitaire tel que nous le voyons à l'œuvre dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus. L'amour du Père se manifeste autant par la mission du fils que par le don de l'Esprit.

Bénédiction de l'eau lors de la célébration du baptême

À la veillée pascale et en dehors du Temps pascal :

Dieu,

dont la puissance invisible accomplit les merveilles par les sacrements,

tu as voulu, au cours du temps,

que l'eau, ta créature, révèle ce que serait la grâce du baptême.

Dés le commencement du monde,

c'est ton Esprit qui planait sur les eaux,

pour qu'elles reçoivent en germe la force de sanctifier.

Par les flots du déluge,

tu annonçais le baptême qui fait renaître,

puisque l'eau y préfigurait à la fois

la fin de tout péché et le début de toute justice.

Aux enfants d'Abraham,

tu as fait passer la mer Rouge à pied sec,

pour que le peuple d'Israël, libéré de la servitude,

préfigure le peuple des baptisés.

Ton fils bien-aimé,

baptisé par Jean dans les eaux du Jourdain,

consacré par l'onction de ton Esprit,

suspendu au bois de la croix,

laissa couler de son côté ouvert du sang et de l'eau

et quand il fut ressuscité, il dit à ses disciples :

" Allez, enseignez toutes les nations,

et baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit. "

Maintenant, Seigneur notre Dieu,

regarde avec amour ton église

et fais jaillir en elle la source du baptême.

Que cette eau reçoive de l'Esprit Saint

la grâce de ton fils unique,

afin que l'homme, créé à ta ressemblance

et lavé par le baptême

des souillures qui déforment son image,

puisse renaître de l'eau et de l'Esprit

pour la vie nouvelle d'enfant de Dieu.

Nous t'en prions, Seigneur notre Dieu :

Par la grâce de ton fils,

que vienne sur cette eau

la puissance de l'Esprit Saint,

afin que tout homme qui sera baptisé,

enseveli dans la mort avec le Christ,

ressuscite avec le Christ pour la vie,

car il est vivant pour les siècles des siècles.

L'eau purifie et fait vivre. Le baptême purifie l'âme du péché des origines et de tous les péchés commis personnellement et lui donne la grâce ( vie de Dieu )

L'onction d'huile est faite avec le saint chrême ( huile sainte consacrée par l'évêque lors de la messe chrismale ). Cette onction est le signe de la force du Saint Esprit. ( l'huile marque d'un signe ineffaçable ).

Le vêtement blanc, symbole de pureté, est mis au baptisé pour signifier qu'il renaît créature nouvelle, purifiée.

Le cierge, allumé au cierge pascal représente la lumière du Christ. Le baptisé devra refléter cette lumière.

Le Credo, le baptisé exprime sa foi dans les vérités confiées par le Christ à l'église en proclamant, avec l'assemblée, le Credo.

Ces signes utilises lors du baptême vont alors exprimer la transformation que ce sacrement opère dans l'âme du baptisé.

Le baptême illumine avec la lumière du Christ, ouvre les yeux à sa splendeur et introduit au Mystère de Dieu à travers la lumière divine de la foi. Cette foi nécessaire pour le baptême (adulte), n'est pas parfaite à ses débuts mais elle tend à se développer ensuite. D'ailleurs à chaque vigile pascale nous sommes invités au renouvellement de notre foi.

La lumière de la Foi

Dans la mesure où notre foi est liée à notre conversion, elle est rupture avec notre vie passée et ses idoles pour revenir au Dieu vivant par une rencontre personnelle avec lui.

La foi est vraiment un don gratuit de Dieu qui demande l'humilité et le courage d'avoir confiance et de faire confiance afin de voir le chemin lumineux qu'est l'histoire du salut. Dans le symbole des apôtres, l'acte de croire est signifié dans une relation au Père, au fils et à l'Esprit Saint. Dans cet acte se manifeste notre confiance, notre remise au Père, au fils et à l'Esprit Saint dans la relation desquels nous voulons entrer.

Cette foi, don de Dieu que l'on reçoit au baptême, l'acte de dire " je crois " en est la réponse. Entre le don que Dieu fait et notre réponse se trouvent à la foi notre liberté et Dieu qui nous ouvre la porte de la Foi.

J'ai vraiment pris conscience que ma foi grandissait de jour en jour par ma décision personnelle de vouloir suivre le Christ et du désir profond de vouloir en savoir davantage en programmant des retraites, des pèlerinages, en recevant divers enseignements en paroisse ou ailleurs, par une vie de prière et une vie sacramentelle. Je me rendais bien compte que par ma vie quotidienne se centrait davantage sur le Christ et que j'abandonnais certaines idoles auxquelles j'étais vraisemblablement très attachées mais qui somme toute aujourd'hui ne me sont absolument plus indispensables.

Le Christ ressuscité opère d'une façon objective dans nos vies à l'intérieur des sacrements. Cette façon dont le Christ agit et se donne à nous, montre comment Dieu le Père exerce sa paternité sur nous en nous enfantant, en nous transformant, en nous divinisant par la puissance même des sacrements. La dimension de la paternité de Dieu à l'intérieur de la vie sacramentelle affirme donc que l'acte de croire est indissociable de notre communion par les sacrements.

Nous ne croyons pas à une vie soumise à un destin, non!!, nous croyons à un bonheur qui se construit et qui nous est donné. Nous ne croyons pas à une humanité qui s'arrête à l'échelle de la terre mais nous croyons à une humanité qui prend son souffle dans une vie divine. Nous pensons que la vie sur Terre a un sens et la foi porte ce sens de la vie terrestre.

La foi est d'abord une histoire d'amour. La foi s'incarne dans une relation concrète à la vie du Monde. Nous sommes à l'image et à la ressemblance de Dieu, nous nous laissons aimer par le Père. Nous apprenons à nous laisser aimer, à nous laisser transformer par cet amour au-delà du passage de la mort, dans l'acte de purification qui nous est ainsi donné pour vivre dans l'éternité avec le Père.

L'acte de croire se traduit dans le concret de notre existence. Notre acte de volonté intérieure mue par l'amour, ce qui est très différent d'un acte de notre volonté seule puisque c'est la grâce qui agit. Je repère également qu'en me tournant continuellement vers le Seigneur, en le mettant au centre de ma vie, je trouve alors une route stable qui me libère du mouvement de dispersion auquel les idoles nous soumettent.

La foi chrétienne est centrée sur le Christ, elle confesse que Jésus est le Seigneur et que Dieu l'a ressuscité des morts. L'histoire de Jésus est la pleine manifestation de la fiabilité de Dieu. Il n'y a pas de garantie plus grande que Dieu puisse donner pour nous assurer de son amour. La foi chrétienne est donc foi dans le plein Amour, dans son pouvoir efficace, dans sa capacité de transformer le monde et d'illuminer le temps.

Toutes les lignes de l'ancien testament se rassemblent dans le Christ. La foi nous ouvre le chemin et accompagne nos pas dans l'histoire. C'est pourquoi si vous voulons comprendre ce qu'est la foi, nous devons revenir au parcours des hommes croyants de l'ancien testament.

Foi d'Abraham

Je pense notamment à Abraham, notre Père dans la foi. Il ne voit pas Dieu mais il entend sa voix. Fait bouleversant, Dieu lui adresse la Parole, il se révèle comme un Dieu qui parle et qui l'appelle par son nom. Là encore Dieu est capable d'entrer en contact avec l'homme et d'établir une alliance avec lui. Et le contenu de cette parole dite à Abraham est une promesse, un appel à quitter sa terre, une invitation à s'ouvrir à une vie nouvelle et à faire de lui une grande nation. Gn12,1-5

Abraham écoute, répond à cet appel en accordant toute sa confiance à Dieu. Il ira même jusqu'à lui affirmer :

" Ta femme Sara te donnera un fils, tu l'appelleras Isaac " Gn 17,19

Ce Dieu qui demande à Abraham de lui faire totalement confiance se révèle comme la source d'où provient toute vie. Ce Dieu qui appelle Abraham est le Dieu créateur. Celui qui appelle le néant à l'existence. Rm 4,17

Pour Abraham la foi en Dieu lui permet de reconnaître la source de bonté qui est à l'origine de toutes choses et de confirmer que sa vie ne procède pas du néant ou du hasard mais d'un appel et d'un amour personnels. Le Dieu qui l'a appelé n'est pas un Dieu étranger mais celui qui est à l'origine de tout et qui soutient tout.

Un jour Dieu se manifeste de nouveau à lui de façon solennelle en lui disant de marcher en sa présence, d'être parfait et qu'il sera le Père d'une multitude. Dieu institue une alliance entre lui et Abraham. Désormais il le nomme du nom "Abram "

La grande épreuve d'Abraham, le sacrifice de son fils Isaac, l'enfant de la promesse nous montre bien toute la confiance qu'a Abraham en Dieu. He 11,1-2 ; 8-19

L'histoire du peuple d'Israël, dans le livre de l'Exode se poursuit dans le sillage de la foi d'Abraham. La foi naît de nouveau d'un don originaire. Israël s'ouvre à l'action de Dieu qui veut le libérer de sa misère. La foi est appelée à un long cheminement pour adorer le Seigneur sur le Sinaï et hériter d'une terre promise. L'amour divin possède les traits d'un Dieu qui soutient son fils au long du chemin. Dt 1,31

La confession de foi d'Israël se développe comme un récit de bienfaits de Dieu, de son action pour libérer et guider le peuple. Dt 26,5-11 Récit que le peuple transmet de génération en génération.

La lumière brille sur Israël à travers la mémoire des faits opérés par le Seigneur, rappelés et confessés dans le culte, transmis de Père en fils. Nous apprenons ainsi que la lumière apportée par la foi est liée au récit concret de la vie, au souvenir reconnaissant les bienfaits de Dieu et l'accomplissement progressif de ses promesses. La lumière de Dieu nous parvient à travers le récit de sa révélation et ainsi elle est capable d'éclairer notre chemin dans le temps, rappelant les bienfaits divins indiquant comment s'accomplissent ses promesses.

Pour l'homme du vingt et unième siècle, c'est à dire vous, moi-même, dans notre propre vie aujourd'hui cette lumière de Dieu est toute autant visible. Chacun dans sa relation personnelle avec Dieu peut repérer cette aide, cet accompagnement, cette fidélité de Dieu et de tous les bienfaits qu'il nous accorde pour mener à bien notre mission. Un petit exemple : Il est clair que depuis mon départ de Vaucresson et la demande que j'ai faite au Seigneur, me rapprocher de Paris afin de profiter davantage de tous les sîtes utiles à mon avancement spirituel, je ne peux que confirmer qu'il a écouté ma demande et qu'il m'a sérieusement aidée à avancer et à me réaliser, l'important étant de faire sa volonté. Aujourd'hui ma foi est profonde et solide parce que je constate sa fidélité et sa présence.

Cette belle histoire d'Israël, nous montre aussi la tentation de l'incrédulité à laquelle le peuple a succombé plusieurs fois. Alors que Moïse parle avec Dieu sur le Sinaï le peuple ne supporte pas le mystère du visage divin caché, il ne supporte pas le temps de l'attente et tombe dans l'idolâtrie. Alors que par sa nature, la foi demande de renoncer à la possession immédiate que la vision semble offrir, c'est une invitation à s'ouvrir à la source de la lumière, respectant le mystère propre d'un visage qui entend se révéler de façon personnelle et en un temps opportun.